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Le Programme Apollo

Pas de tir d'une fusée

Le programme spatial mené par la NASA sous le nom Apollo entre 1961 et 1975 permit l'envoi par les États-Unis du premier homme sur la Lune. C'est John F. Kennedy qui lança le programme le 5 mai 1961 et c'est le 21 juillet 1969 que l'objectif toucha à son but grâce à Apollo 11 qui déposa Neil Armstrong et Buzz Aldrin sur la Lune. Par la suite, cinq autres missions ont permis de ramener 382 kg de roche lunaire, de faire des recherches scientifiques et des excursions pouvant atteindre 8 heures, grâce à un véhicule tout-terrain lunaire.

Comme en mai 1961 aucun vol orbital n'avait été réalisé, plusieurs programmes furent lancés pour remplir l'objectif. Il s'agit entre autres des programmes Gemini, Surveyor, Ranger, etc. il s'agissait de concevoir les techniques de vol spatial et de préparer les zones d'atterrissage. C'est une énorme fusée Saturne 5, d'un poids de 3000 t, qui servit à ce lancement. Ces missions lunaires ont contribué à de nombreuses innovations dans la science des matériaux, l'informatique, la gestion de projet; les clichés de la terre et de la Lune ont aidé à la prise de conscience du caractère fragile de notre planète.

Les moyens du programme Apollo

Le premier vol spatial américain Mercury 3 en 1961 pouvait placer en orbite une capsule de plus ou moins 1 t, or le projet nécessite de pouvoir placer 120 t en orbite basse. La NASA va devoir développer des nouveaux moteurs à hydrogène liquide d'une puissance jusqu'à présent inégalée. Les effectifs de la NASA vont passer de 10.000 à 36.000 employés entre 1960 et 1963 ainsi que la construction de trois nouveaux centres qui sont : le Manned Spacecraft Center (MSC) près de Houston, le Centre de vol spatial Marshall dans l'Alabama et le centre spatial Kennedy en Floride.

Un énorme défi

Le programme, par son gigantisme, allait générer des problèmes jamais rencontrés. Outre la conception de moteurs inédits et un objectif de huit ans pour parvenir sur la Lune, il exigeait une fiabilité élevée avec moins de 0,1 % de perte de l'équipage. Disposant d'un financement exceptionnel, la NASA a pu résoudre tous les déboires de la mise au point du programme. Les plus importantes difficultés furent le CMS et le module lunaire, car aucune expérience n'existait, entraînant des retards qui ont failli mettre en danger l'échéance du programme. C'est grâce à l'informatique utilisée pour la première fois dans un programme astronautique que la séquence de test et l'enregistrement de centaines de paramètres purent être automatisés.

Les astronautes

Recrutés parmi des pilotes d'essai militaire, un groupe de sept astronautes de moins de 40 ans, tous diplômés dans des domaines touchant à l'ingénierie, passèrent des tests physiques et psychologiques. Ils passent beaucoup de temps dans les simulateurs et reçoivent divers cours d'astronomie, de navigation, de géologie et de photographies pour pouvoir effectuer leur mission. Ils doivent maintenir leurs compétences de pilote en effectuant de nombreuses heures de vol sur avion à réaction. C'est à partir du contrôle au sol de Houston que seront fournis les principaux paramètres à l'équipage complètement autonome. C'est toutefois l'ordinateur de bord qui appliquera les corrections en se basant sur ces capteurs et ce sera lui qui jouera un rôle essentiel pour le contrôle des moteurs. L'ordinateur de bord jouera un rôle très important de « quatrième homme » sans lequel les astronautes n'auraient pu optimiser la pose du module lunaire.

Et après...

Après le 21 juillet 1969, six autres missions furent lancées entre 1969 et 1972 de Apollo 12 à 17. C'est en 1970 que des restrictions budgétaires touchent le programme Apollo et la dernière mission planifiée Apollo 20 fut annulée. La NASA doit renoncer à près d'un quart de son effectif et la fabrication de la fusée Saturne V est définitivement à l'arrêt. Le responsable de la NASA qui démissionne le 20 septembre 1970 annonce la suppression des missions Apollo 18 et Apollo 19.

Bilan du programme

L'objectif réalisé marquera le triomphe de l'astronautique américaine grâce à son taux de réussite et la démonstration du savoir-faire américain. Au niveau scientifique les Américains ont sous-estimé les enjeux. Ils se sont rendus comptes qu'il aurait été préférable de former des scientifiques comme astronautes plutôt que des pilotes. La NASA a recruté six scientifiques en 1965, mais seul le géologue Schmitt ira sur la Lune. Les roches lunaires ramenées sur terre s'avérèrent plus difficiles que prévu à interpréter. La création et la géologie complexe de la Lune sont encore sujettes à divers scénarios. Technologiquement les exigences spatiales ont permis de nouvelles techniques de soudage, l'usinage chimique pour la fabrication de composants électroniques, la création de nouveaux alliages et matériaux composites, le perfectionnement des instruments de mesure et l'instrumentation biomédicale nécessaire au contrôle de l'état de santé des astronautes en vol. C'est avec Apollo 8 que les téléspectateurs peuvent apercevoir pour la première fois la terre vue de la Lune, ce qui frappera les esprits à l'époque. Un cinquième de la population mondiale suivra en direct les premiers pas de l'homme sur la Lune mais il s'ensuivit une polémique sur le gaspillage d'argent et une expression est née : « Si on a pu envoyer des hommes sur la Lune, alors on devrait pouvoir... ». Depuis 1972, plus aucun astronaute n'a foulé le pied de la Lune. En 1989, le président George H. W. Bush lance un programme spatial étalé sur 30 ans, mais par manque de soutien public et politique, et au vu de son coût, il ne verra pas le jour. En 2004, suite à l'accident de la navette spatiale Columbia, la flotte de navettes spatiales est clouée au sol. Le projet de station spatiale internationale est en suspens et le retour d'astronautes sur la Lune n'est pas prévu avant 2020. Des missions sur Mars sont envisagées dans un avenir plus lointain.

Le président Obama annoncera en février 2010 l'arrêt du programme Constellation.